Hace unos meses el Libano fue portada de todos los periódicos, vascos o del Estado. Y en todos se dió una mierda de información, en muchos porque eran neoliberales y malos y en otros (Gara, Egunkaria, Publico) porque eran simplemente malos (y/o sectarios).
Para paliar algo este desastre, vuestro blog preferido (o uno de ellos, digo yo) os trae un artículo de Gilbert Achcar, en mi opinión el intelectual más competente sobre la política árabe (y junto con Tariq Ali, de todo el mundo musulman).
La única posible pega es que está escrito en el tercer idioma de Euskadi (no por jerarquía, sino por número de hablantes). Pero me imagino que muchos lo conocereis perfectamente. Y más si sois capaces de hablar sus dos primeras lenguas, antes que memorizar los pestiños de Lauaxeta o Lizardi está claro que es preferible gastar algo de vuestro tiempo en aprender esta lengua a la que tanto debe la cultura vasca.
La crise n'est pas finie
Que faut-il penser de l’accord de Doha ?
Gilbert Achcar – L’accord de Doha n’est pas une solution miracle au nouveau conflit libanais mais, au mieux, un accord ouvrant une période intérimaire durant laquelle les deux camps en présence continueront leur affrontement par d’autres moyens, avec la possibilité de faire parler les armes dans un futur plus ou moins proche. La guerre intermittente des quinze ans (1975-1990) au Liban a été émaillée d’accords de ce type. Il y a fort à craindre que ce ne soit de nouveau le cas, à moins que les tractations régionales et internationales ne tuent dans l’œuf la nouvelle dynamique de guerre civile qui s’est enclenchée. La possibilité d’un changement de la politique moyen-orientale de Washington, consécutif à l’élection présidentielle américaine à venir, est d’ailleurs l’un des principaux facteurs qui sous-tendent la trêve de Doha. L’accord de Doha n’est rien de plus qu’un nouveau compromis sur la répartition des postes institutionnels entre forces politico-confessionnelles socialement conservatrices (essentiellement entre musulmans chiites et sunnites, les chrétiens libanais étant divisés entre les deux camps). La nouvelle/ancienne loi électorale, en revenant à un découpage plus réduit des circonscriptions, est de nature à renforcer la dynamique confessionnelle, qui a rebondi au Liban ces dernières années. Elle est aux antipodes de la revendication, portée par la gauche libanaise, d’élections à la proportionnelle sur la base d’une circonscription unique, visant à favoriser les délimitations politiques et les forces multiconfessionnelles. La majorité parlementaire, alliée de Riyad et de Washington, a accepté la principale exigence de l’opposition – le pouvoir de veto au sein du gouvernement – après que l’opposition a finalement imposé sur le terrain, par les armes [début mai, NDLR], ce pouvoir de veto que la mobilisation pacifique n’avait pu obtenir. Vu qu’il reste moins d’un an avant les prochaines élections parlementaires, la majorité parlementaire a jugé qu’un gouvernement intérimaire par consensus était une chose acceptable, en échange de la garantie de l’élection par le Parlement actuel, et pour six ans, d’un président de la République à sa convenance, le commandant en chef de l’armée libanaise, Michel Sleimane. D’autant que l’actuelle majorité n’est absolument pas certaine de rester en place après les élections parlementaires prévues en 2009. En ce sens, un perdant majeur de cet accord est le général Michel Aoun, dont l’ambition suprême était d’accéder à la présidence et qui, à cette fin, avait joué un rôle clé dans le blocage de l’élection de Michel Sleimane, après l’accord survenu entre Washington et Damas sur son nom à la fin de novembre 2007.
Au début du mois de mai dernier, le Hezbollah a pris le contrôle de Beyrouth-Ouest, lors d’affrontements faisant plusieurs dizaines de morts. Il répondait ainsi au gouvernement, qui entendait le priver de son réseau de communication et du contrôle de l’aéroport de Beyrouth. Quelles en ont été les conséquences ?
G. Achcar – Un changement dans les rapports de force, latent jusqu’ici, est devenu explicite. Le Hezbollah et ses alliés ont eu recours à des moyens militaires afin de prendre le contrôle de Beyrouth-Ouest, ce qui implique le contrôle de quartiers à prédominance sunnite, les chrétiens étant majoritaires dans l’est de la capitale, resté à l’écart des affrontements. Les combats se sont également étendus à d’autres régions du Liban, mais ils n’ont pas eu d’effets aussi dramatiques qu’à Beyrouth. Ce qui s’est passé dans la capitale libanaise a révélé une situation dans laquelle le Hezbollah et ses alliés ont confirmé leur nette supériorité militaire face à la majorité gouvernementale. De ce point de vue, c’est une nouvelle défaite éclatante pour Washington, étant donné que cette majorité gouvernementale est alliée aux États-Unis et qu’elle est soutenue par les régimes arabes alliés à Washington, tels que l’Arabie Saoudite ou l’Égypte. Mais, aujourd’hui, après cette action, l’image du Hezbollah – celle d’une force militaire qui s’est toujours présentée comme une force de résistance, différente de ce fait des milices qui ont existé et existent encore au Liban – sur laquelle il a fondé sa légitimité a été fortement ternie. Et cela parce que le Hezbollah a utilisé sa force militaire, en alliance avec des groupes qui, pour la plupart, sont des agents de Damas et qui sont de véritables bandes sans aucune légitimité politique, à la différence du Hezbollah. À commencer par Amal, l’allié le plus proche du Hezbollah, une organisation qui est bien plus une milice confessionnelle qu’une force de résistance.
Y a-t-il un lien entre la grève générale et les affrontements qui ont éclaté le même jour ?
G. Achcar – Non. Honnêtement, je pense que la grève générale n’a été qu’un prétexte. De plus, les raisons pour lesquelles elle avait été déclarée – les revendications sociales et économiques – ont été presque immédiatement oubliées. La grève avait été soutenue pour mobiliser contre le gouvernement, mais l’opposition, dans laquelle le Hezbollah est hégémonique, ne se réfère nullement à ses revendications.
Quel rôle joue l’armée libanaise ?
G. Achcar – L’attitude de l’armée libanaise est déterminée par deux paramètres importants. Le premier a trait au fait que cette armée ne peut pas jouer un rôle « interventionniste » dans le conflit. Elle ne peut agir que comme force d’interposition. On pourrait la comparer, en quelque sorte, aux Casques bleus de l’ONU. L’armée reflète la composition de la population du pays. Si elle devait s’engager activement dans un conflit en prenant partie, elle connaîtrait de suite une scission. Cela produirait de nouveau un phénomène bien connu au Liban : l’explosion de l’armée. Le second paramètre renvoie au fait que le chef de l’armée ambitionnait de devenir président de la République, avec l’aval de Washington et de l’opposition, y compris du Hezbollah. Il voulait donc cultiver cette image de neutralité dans le conflit interne, afin de sauvegarder la possibilité d’être élu.
Israël peut-il intervenir au Liban ?
G. Achcar – Je crois qu’Israël n’est pas en mesure, ne serait-ce qu’à cause de sa crise interne, de se lancer au Liban dans une action d’une ampleur similaire à celle de 2006. Ce n’est certes pas à cause de la présence de la Finul [Forces intérimaires des Nations unies au Liban, NDLR], qui n’empêche pas Israël d’envahir le Liban, ni à cause des troupes de l’Otan, qui ne s’opposeraient pas à une intervention israélienne. L’obstacle véritable provient de la force de la résistance, à laquelle les troupes israéliennes se sont déjà heurtées. Je crois que les Israéliens, pour se venger de l’affront subi en 2006, envisagent des attaques plus étroitement ciblées. L’assassinat d’Imad Moughnie, le chef militaire du Hezbollah [le 12 février dernier, à Damas, NDLR] a été perçu comme un signal. En outre, personne ne souhaite une intervention d’Israël dans le conflit libanais. Même Washington n’en veut pas, parce que cela mettrait ses alliés dans l’embarras. La majorité gouvernementale libanaise, elle non plus, ne veut pas d’une intervention israélienne.
Quelle place a la Syrie sur l’échiquier moyen-oriental ?
G. Achcar – La Syrie craint de voir la guerre confessionnelle libanaise s’étendre à son territoire. Pour l’instant toutefois, le régime syrien contrôle fermement la situation. Par ailleurs, la presse israélienne affirme que ni Israël ni Washington ne peuvent venir à bout du Hezbollah. Inutile de mentionner l’Europe. Quant à des troupes arabes, il leur serait difficile de faire face à la situation sans un feu vert syrien. Dès lors, l’unique solution consiste à parler avec Damas. La Syrie va tout mettre sur la table : l’exigence de la suppression des menaces pesant sur elle, avant tout le tribunal spécial international chargé de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri ; l’exigence d’un changement d’attitude envers la Syrie et la reconnaissance de sa tutelle sur le Liban. Il ne faut pas oublier que Damas est intervenu à deux reprises déjà à Beyrouth, en 1976 et en 1987 – la première fois pour sauver les alliés de Washington, après avoir appuyé leurs adversaires depuis l’extérieur, la seconde fois ayant été suivie d’affrontements entre les troupes syriennes et le Hezbollah. Il pourrait bien y avoir une troisième fois. On ne peut pas exclure que le régime syrien soit « imploré » d’intervenir de nouveau militairement, directement ou indirectement, c’est-à-dire en bloquant les voies de communication par lesquelles passe l’aide iranienne au Hezbollah qui transite par la Syrie. Aussi bien pour Israël que pour Washington, le régime syrien est bien moins inquiétant que le régime iranien. Israël n’a pas de problème avec le régime syrien. Sa frontière avec la Syrie est la plus calme de toutes.
Quel rôle la France joue-t-elle au Liban ?
G. Achcar – Il y a eu une petite évolution entre Chirac et Sarkozy. Chirac était fortement engagé auprès des Hariri dans ce conflit, pour des raisons personnelles – il est l’obligé de la famille Hariri comme en témoigne son emménagement dans une habitation prêtée par elle, après son départ de l’Élysée. Sarkozy tente à présent de jouer une carte un peu plus neutre. Il mise sur le nouveau président, Michel Sleimane, dans le cadre d’une reprise des contacts entre la France et le régime syrien. D’un côté, l’Élysée voit qu’Israël a entamé des négociations, par le biais de la Turquie, avec la Syrie. De l’autre, il constate que l’administration américaine est de plus en plus dépassée par les événements et qu’on se situe déjà dans l’après-Bush, l’élection présidentielle américaine arrivant à la fin de l’année. Un chapitre se clôt, un autre va s’ouvrir. Autant d’éléments qui plaident pour un retour à la politique traditionnelle française : prétendre jouer les bons offices et être impartial.
Les troupes françaises interviennent au Liban depuis des décennies, sous le mandat de la Finul. Que faut-il exiger ?
G. Achcar – Il faut s’opposer à toute présence de troupes de pays impérialistes au Liban. La France et les États-Unis ont été les « parrains » – au sens du film – d’un des camps libanais. Les troupes françaises, comme celles des autres alliés des États-Unis dans le cadre de l’Otan, ne devraient pas se trouver là. Une chose est de déployer des Casques bleus, leur présence ayant été imposée par la brutalité de l’attaque israélienne de l’été 2006 et acceptée par la résistance libanaise ; une autre est d’installer des troupes de pays hostiles à cette résistance.
Que penses-tu de la participation des leaders des partis de gauche, François Hollande (PS) et Marie-George Buffet (PCF), au voyage de Nicolas Sarkozy, première visite d’un chef d’État non arabe au nouveau président libanais ?
G. Achcar – C’est lamentable. Contrairement au PS, déjà bien rôdé à la gestion de l’impérialisme français, le PCF se veut anti-impérialiste. Sa participation, aux côtés de Sarkozy et de Hollande, au voyage de Sarkozy contribue à faire croire qu’il y a unanimité en France en matière de politique extérieure, en particulier dans cette région du monde, où les intérêts pétroliers sont déterminants.
domingo, 15 de junio de 2008
Libano
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